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vendredi 20 mars 2009

Le baiser de la nourrice : republication

Cette chronique du premier livre de Christian Chavassieux (Jean Pierre Huguet éditions) ayant paru ailleurs, une republication ici semblait opportune. C'est chose faite, sous forme contractée et à suivre :

"... Des chiens... des rues sombres... le brouillard... l’odeur de la sueur et du sang ...une femme...
Non, nous ne sommes pas chez Bunuel ni Murnau, mais dans le premier roman de Christian Chavassieux. En tous cas celui qu’il signe pour la première fois de son vrai nom.
Le troisième de couverture nous présente l’auteur comme un amoureux des lettres, et un amateur éclairé de cinéma et de bande dessinée... certains l’auraient caché... pas lui.

Une chronique en valant une autre, pourquoi alors ne pas se permettre un petit jeu ? Celui de chercher à découvrir au fil du roman, ce qui, au sein de ce “baiser” peut transparaitre du parcours de l’auteur. Connaissant un peu celui-ci, pas de critique courtisane. Juste un oeil attentif et acéré, ... l’oeil d’un ami, une sorte d' hommage aussi, aux 7eme, 9eme et tous les arts, soyons fous !

Les images affluent très vite dés les premières pages. Tout d’abord il y a les rues, humides, noires, qu’on visualise hautes et pointues, comme un décor du Docteur Caligari, ou bien du Troisième homme...
“Les angles des murs repoussaient les filigranes de leur verticales dans la brume née du sol et leur texture et leur goût fusionnaient avec le bruit des pas”

Puis il y a ces pas qui claquent, ces chaussures vernies... d’un homme qui se parle en voix off, qui a peur... une sorte de Lacombe Lucien, mais qui s’appelle Azert.
Azert ? mais où mister Chavassieux a t’il bien pu aller chercher ce nom ? ... sur son clavier ? (...) a suivre sur : le blog d'hectorvadair

lundi 16 mars 2009

Tous ces petits liens

Vu samedi soir 14 Mars au TMR, la création : "Tous ces petits liens présentée par la compagnie Dynamo, pour 6 élèves de l'école de cirque de Roanne.
Mise en scène , chorégraphie et interprétation : Virginie Barjonet, lumières : Dominique Galichon.
Avec Capucine Villar, Alycia Cornet, Ludine Chambosse, Sarah Chomette; Camille Marion et Emma Degoutte.

photo : DR

En première partie : une surprise : la compagnie "SansZarret", issue de l'école de cirque de Roanne. Une poignée de joyeux lurons, menés par Benoit Montantème et Marie Thizy qui nous a présenté un spectacle de rue tout à fait réjouissant, mélant musique : accordéon, guitare, percus; et numéros : monocyle, jonglerie, acrobatie, échasses, le tout dans une scénographie très professionnelle empreinte d'humour et d'humanité.
On regrettera un peu que ces deux là (Benoit et Marie) ne soient plus chargés du professorat de l'école de Roanne. (...)

Puis dans ce même décor vide ramené à sa nudité extrême (vue sur le plateau sombre et ses issues de secours), en ayant juste rajouté sur les côtés quelques tables couvertes de tissus aux couleurs vives afin de rappeler les pays tziganes, la lumière s'est faite sur le corps frêle de Virginie Barjonet.
La danse a alors pris sa place dans cet univers froid pour nous amener ailleurs...

Portes ouvertes sur des mondes différents, aux cultures envoutantes et mélancoliques. A noter les très belles musiques utilisées, tirées pour certaines de films connus ("Le temps des gitans" et son superbe "Ederlezi" de Goran Bregovic, chanté par Ruzsa Magdolina), du Emir Kusturica, ou des tablas gorgés d'eau résonnant de notes étranges...


Découvrez Goran Bregović!


La chorégraphie de Virginie Barjonet, (compagnie Eolienne), mais ici chorégraphe pour Dynamo est magnifique. Le temps s'arrête lorsque son corps agile se tord dans des poses gracieuses (l'Inde pour une scène du "Tigre du bengal" ?) ou tourne doucement sur les trapèzes en tissu installés ça et là sur la scène.

Ses élèves, (toutes des filles) qui ont travaillées un an et demi sur ce spectacle sont aussi agiles et habitées par leurs "récits", et leurs corps à elles aussi s'engagent pleinement sur le sol ou dans les airs. On notera d'ailleurs le passage particulièrement intéressant où le trapèze lancé de la scène porte jusqu'au premiers rangs du public le corps de certaines d'entre elles.
Le spectacle sort de son monde pour nous heurter, nous interroger.

D'ailleurs tout dans cette chorégraphie dans cette mise en scène est politique et social.
J'ai vu des corps enchaînés essayer de se libérer, j'ai vu des mords défigurer des bouches... des corps pendus par les pieds, des silhouettes ramper sous les projecteurs... pour échapper à la répression ?

Mais j'ai vu aussi des corps fuir et courir... des balançoires s'élancer dans les airs, et ces mêmes corps doucement tournoyer dans une grâce infinie...

Oui, ce spectacle était peut-être associé au monde du cirque, mais la gravité liée à la thématique des "liens" était bien l'élément essentiel qui retenait l'attention.

Alors lorsque Virginie a mimé de fort belle manière, tout en grimaces, un chanteur de cabaret que l'on tente de baillonner, et que ses spasmes chorégraphiques liés à la situation comique du play-back ont déclenché les rires...le cirque clownesque a repris ses droits, détendant l'atmosphère.
Mais c'était compter sans le final, qui, tel un ending à la Emir Kusturica a vu surgir de toutes parts dans le public, balcons compris la troupe entière lançant sur une musique endiablée des serpentins multicolores.

Applaudie chaudement par le théâtre entier, la troupe a finalement quitté la scène, après un deuxième salut autant ovationné.

Des "petits liens" vraiment émouvants, qui laisseront des traces.

Info : La compagnie Dynamo présentera sa nouvelle création :
"T'as les yeux plus gros que mon ventre", Mardi 1er Décembre 2009 au TMR.

Le site de la cie Eolienne :
Compagnie Eolienne, Virgine Barjonet